Publiée le par Jean CARLOTTI
Beau texte d’un grand champion et (c’est à signaler car ce n’est plus possible de nos jours) médecin rhumatologue !!
Les agressions, la violence chez les jeunes éclatent partout, après avoir longuement muri, grandi depuis des dizaines d’année. Des intellectuels, des politiques lancent des recettes, pour limiter ce déferlement : interdire la vente de couteaux aux mineurs, abolir l’excuse de minorité, rouvrir les maisons de correction, suspendre les allocations et autres aides sociales. Plutôt que de recourir systématiquement aux sanctions, d’autres préconisent des manœuvres préventives et en premier lieu : l’éducation. Si ce rôle revient en premier lieu aux parents, le Judo a là, une opportunité de souligner tout son potentiel et son intérêt. En effet si le judo est un sport avec ses compétitions, ses titres, ses champions, ses mécènes, ses financements, il est au départ un principe général d’éducation (Physique, intellectuelle, morale), tel qu’il a été défini par son fondateur : Jigoro KANO. Ses principes applicables dans le combat sur le tatami, comme dans la vie de tous les jours sont :
« Utilisation optimale de l’énergie »
Et « Entraide et bienfaits mutuels »
Le judo a donc une carte à jouer dans ce qui se joue actuellement pour l’avenir de notre société. Encore faut-il que nos dirigeants n’oublient pas les hautes valeurs morales dont est porteuse notre discipline.
Le judo est plus qu’un sport. Il est une culture faut-il le rappeler
Jadis, les professeurs de Judo n’étaient pas de simples entraîneurs, coachant leurs élèves du bord du tapis, lors des compétitions. Ils étaient de véritables guides pour les élèves qui les appelaient respectueusement: « Maître » (au sens de celui qui maitrise la discipline qu’il enseigne, non de dominateur de ses élèves). Heureusement, il en existe encore beaucoup de ce modèle, qui impose le respect d’eux-mêmes, des élèves, des dojos. Leur autorité repose sur leur compétence.
Il y a quelques dizaines d’année, la fédération Française de judo et le Collège des Ceintures noires avaient édicté un principe que tous les clubs français affichaient sur leurs murs :
« Confiez nous vos enfants, nous en ferons des hommes »
Un peu plus tard, Bernard MIDAN et François BESSON, brillants et regrettés cadres techniques fédéraux, concoctèrent « le Code Moral », qui inspira de nombreux éducateurs en France, à l’étranger et même dans d’autres sports.
Il me parait urgent aujourd’hui que les enseignants et dirigeants de notre discipline le sortent de la naphtaline et le mettent véritablement en application dans les clubs, auprès des enfants et des adolescents. Ce n’est certainement pas la panacée qui sortira à elle seule, notre société du gouffre dans lequel elle est en train de s’enfoncer, mais ce peut être sans aucun doute un utile complément à l’éducation dispensée par les parents.
Telles sont les valeurs morales, qui paraitront désuètes et surannées à certains, et que devraient continuer activement à transmettre les professeurs de Judo, pour le meilleur profit de la société dans laquelle nous vivons :
La politesse
La modestie
Le courage
Le respect
La sincérité
le contrôle de soi
L’amitié
L’honneur
12 Juin 2025
Jean-Claude BRONDANI
CN 8e dan